Le 71ème congrès de l’Ordre des Experts-Comptables français aura lieu du 28 au 30 septembre 2016 à Bruxelles.
Un choix géographique qui symbolise l’influence que la profession veut avoir sur les décisions initiées à Bruxelles, mais également l’ouverture de la profession sur l’international avec de nombreux instituts étrangers invités. L’occasion de comparer et de comprendre les mutations de la profession dans les autres Etats de l’Union, et en particulier en Belgique.
Dans cette optique, Patrick FRATERS, dirigeant de la fiduciaire comptable et fiscale ACOFISCO, implantée à Bruxelles, à Liège et au Grand-Duché de Luxembourg, a répondu à nos questions.
Quelles mutations observez-vous dans la profession comptable belge ?
Je constate tout d’abord que la pyramide des âges de notre profession est fortement vieillissante. 80 % des membres actifs ont plus de 45 ans. Il y a évidemment des problèmes d’attractivité, mais également une vraie difficulté d’accès à notre profession, liée à l’exigence académique des diplômes nécessaires pour s’installer. Le métier s’est plus professionnalisé. Ce déficit de compétences se traduit par une plus forte concentration des fiduciaires belges.
Comme en France, la profession belge est également impactée dans son organisation par la forte digitalisation de ses activités.
L’autorisation du démarchage commercial en 2012 a renforcé le climat concurrentiel, qui s’exprime notamment au travers du développement d’offres low-cost.
Comment votre fiduciaire s’adapte-t-elle ?
ACOFISCO a fait le choix d’anticiper les évolutions technologiques et d’être précurseur dans le domaine. Nous avons ainsi souvent été « pilote » pour tester les solutions technologiques de notre éditeur de logiciels. Notre ambition est de consacrer notre temps à régler les vrais problèmes de nos clients, à se concentrer sur leur « core business » et non plus sur les problèmes de transmission de documents ou toutes autres tâches fastidieuses sujettes à beaucoup de perte de temps et d’énergie.
Pour ce faire, nous proposons plusieurs outils technologiques à nos clients :
- Les Codes Coda : nous récupérons électroniquement les extraits de banques. Il n’est donc plus nécessaire de nous les faire parvenir mais ils nous parviennent automatiquement aux bureaux où ils y sont classés et archivés.
- Les fichiers Soda : nous recevons des secrétariats sociaux, les données relatives aux payes, et ce de manière automatique et digitale.
- Notre plateforme interactive, c’est un véritable fil d’Ariane dans la comptabilité, le lien entre la fiduciaire, son client et toutes les pièces comptables et légales de l’entreprise. En effet, ce portail permet tant l’échange et le stockage de documents, qu’une communication ciblée et continue avec son comptable. L’application a été conçue pour une simplicité maximale, même pour les cancres de la compta. Et c’est ici que réside le potentiel du portail, l’application est tellement « user friendly » qu’elle va permettre au client de s’investir dans ses chiffres, mais aussi d’être plus prompt face à ses obligations fiscales. Un aspect des choses qui va plaire aux fiduciaires qui vont pouvoir répartir leur charge de travail, éviter les urgences de dernière minute, mais surtout dégager du temps pour jouer leur rôle de conseil auprès de leurs clients.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le fonctionnement de votre plateforme collaborative ?
En voici les cinq grandes lignes :
- FACTURES
Le client se retrouve sur son «bureau» où il va pouvoir télécharger toutes ses factures. Le portail propose différentes méthodes toutes aussi simples les unes que les autres : photos, scans ou pdf peuvent être soit uploadés soit envoyés via une adresse mail définie reliée à Acofisco. Une fois les factures déposées sur son desk, le client a la possibilité de rajouter certaines infos comme la date d’échéance, le montant à payer,… Ensuite, il lui suffit de les partager avec nous pour qu’on puisse les encoder manuellement ou automatiquement via un programme de reconnaissance optique. Une fois les factures traitées, elles se retrouveront dans les archives de son application. En outre, toutes les factures d‘achat étant centralisées sur le portail, ACOFISCO donne accès au client à un système simple et efficace de gestion de ses paiements : proposition des factures échues et marquage des factures payées.
- DOCUMENTS
Ici, le client et nous allons pouvoir déposer tous les documents qui ont trait au dossier comptable tels que les procès-verbaux d’assemblée générale, les contrats fournisseurs, les statuts publiés au Moniteur,… Le client pourra aussi y consulter tous les documents publiés depuis sa comptabilité par nous comme les balances, la déclaration à la TVA… C’est le client et son comptable qui créent leur propre structure de classement. A nouveau, libre à eux de rajouter des informations liées à tel ou tel document.
- MESSAGERIE
La messagerie du portail fonctionne comme un «chat», un dialogue continu entre le comptable et son client. En outre, il est également possible de commencer une conversation à partir de n’importe quel document. Cette option permet au client et à ACOFISCO d’avoir une discussion ciblée.
- TÂCHES
Cette fonction du portail se présente sous forme de calendrier où le client et ACOFISCO peuvent encoder les différentes tâches à accomplir. Toutes les échéances légales s’y retrouvent automatiquement générées par nous.
- DASHBOARD
Le portail offre un récapitulatif schématisé de sa comptabilité à nos clients. L’application propose trois subdivisions : une synthèse de des liquidités, les balances âgées clients et fournisseurs, les comptes de résultats. Chaque section permet ensuite de connaître des détails plus précis : détail par compte général, détail par tiers… Le Dashboard donne aussi la possibilité de contrôler et d’analyser la comptabilité de manière globale grâce à des graphiques, des ratios et des indicateurs croissants ou décroissants.
- FACTURATION
Le portail propose également un accès à un programme de facturation. Le client encode ses factures. Ses clients reçoivent leurs factures par email et elles sont également automatiquement envoyées chez ACOFISCO.
Le marketing se développe-t-il au sein des cabinets belges ? Si oui, sous quelle forme ?
Les habitudes, le poids du passé, le manque de compétences, de ressources, de temps … autant de raisons qui expliquent que le marketing se développe très lentement. J’observe néanmoins que les structures les plus importantes ont structuré leur démarche commerciale par le recrutement de commerciaux.
Certaines fiduciaires ont formalisé une approche par le contenu, et elles sont ainsi très actives sur les réseaux sociaux au travers d’articles d’information.
ACOFISCO est présent sur les médias sociaux (Linkedin, Facebook) et via une newsletter diffusée de manière régulière.